Les joyeux encouragements d'Espérance Banlieue

J-1: préparer, rencontrer…

La semaine d’avant course se termine. Elle fut intense et studieuse. Le bateau est prêt, le marin aussi, j’espère…

C’était aussi un belle semaine de rencontres. Les bénévoles de l’organisation sont aux petits soins pour nous, toujours souriants, malgré nos questions parfois saugrenues. Grâce à eux, et à beaucoup d’autres, la course est possible. Convivialité et sérieux s’accordent à la perfection.

Plus discrets, mais essentiels, nous avons rencontré les marins de la flottille aéronavale 24F : ils surveillent, ils veillent et si nécessaire, ils sauvent. Leur retour d’expérience de leurs nombreux sauvetages est précieux. Ils nous l’ont partagé avec beaucoup de précision. Ces marins-là sont aussi des passionnés et leur rencontre nous rappelle que la solidarité, en mer, est un principe qui ne se discute pas.

Une toute autre rencontre jeudi après-midi. J’ai reçu la visite des élèves et des enseignants de l’Ecole Jules Verne, du réseau Espérance Banlieue. C’est une école que j’accompagne, ou qui m’accompagne (je ne sais plus trop…) depuis plus d’un an. La Cap Martinique leur permet de découvrir le monde maritime et celui de la course au large. Ils ont mis en place un projet « Voile », encadré par un jeune polytechnicien en service civique. Outre une initiation à la navigation sur la plan d’eau de la Gèmerie (près du Mans), et quelques rencontres pédagogiques auxquelles j’ai pu participer, ils sont venus passer deux jours à La Trinité sur Mer. Ils sont tous montés à bord du bateau. J’ai été touché par leur capacité à s’imaginer ce que pouvait être la vie à bord. Certains voyaient la mer pour la première fois de leur vie… Je les remercie encore pour leurs encouragements vivifiants, juste en haut du ponton de la course, à une heure de grande écoute ! Je naviguerai donc avec ces souvenirs, ainsi qu’avec les chansons qu’ils ont enregistrées et qu’ils m’ont envoyées.

J’ai aussi eu la visite surprise d’une délégation de collaborateurs de l’entreprise CMG. C’était complètement inattendu. Ces femmes et ces hommes dont je partage le quotidien professionnel ont découvert ce qui sera mon « bureau » pendant trois semaines. J’espère qu’ils pourront être fiers de voir leurs couleurs traverser l’Atlantique.

L’équipe CMG, toujours au top!

De ces trois rencontres inédites et bien différentes les unes des autres, je peux tirer une conclusion évidente : la voile est un formidable vecteur de cohésion. Je peux aussi tirer une conclusion plus personnelle : un solitaire n’est jamais seul. Etonnant non ?

Allez, maintenant, les bateaux sont prêts, les fichiers météo se précisent, les familles sont là. Place à la course !

Joli groupe!

J-4, Contrôles, contrôles…

Je peux dire ce soir que les contrôles de mardi se sont mieux conclus que ceux de lundi… Ma dernière journée de travail, bien chargée (un peu trop ?) a été fatale à mon permis de conduire ! Je n’en suis pas fier, mais je le prends comme un message assez limpide : on ne plaisante pas avec le règlement !

Il a bien été question de règlements aujourd’hui, et de leurs inévitables contrôles. J’ai commencé par la mesure de mes voiles par les arbitres de la Fédération Française de Voile (FFV). Les mesures déclarées pour le calcul de notre coefficient de temps compensé sont vérifiées et validées. C’est un gage d’équité.

Puis le médecin de la course, le docteur Guitton, est venu vérifier ma bonne connaissance de la pharmacie de bord, de son accessibilité, et de ma capacité à trouver rapidement les médicaments et équipements d’urgence. Cette pharmacie répond à une recommandation très précise de la FFV, et sa composition est connue des médecins qui vont veiller sur nous pendant toute la course. C’est un gage de sérénité.

Enfin, cette série de contrôles s’est terminée par la vérification du matériel et des équipements de sécurité. Cela concerne aussi bien les feux de navigation que les balises de détresse, le couteau de cockpit que les gilets de sauvetage, mais aussi les réserves d’eau et le téléphone satellite, et bien d’autres sujets encore. Une multitude de détails qui n’en sont pas quand la situation se complique. C’est un gage de sécurité.

Au-delà du matériel embarqué, chaque concurrent est tenu de se former à son utilisation, et aussi aux gestes qui sauvent. C’est ainsi qu’au mois de mars dernier, je me suis retrouvé à l’eau, en combinaison de survie, à m’entraîner à retourner et à monter à bord d’un radeau de survie. La piscine était chauffée, il n’y avait pas de vagues, mais la présence de Kevin Escoffier (naufragé lors du dernier Vendée Globe, recueilli par Jean Le Cam) qui participait lui aussi au stage, nous a rappelé que la réalité peut être bien différente, et combien la répétition de ces gestes pouvait changer l’issue d’une situation mal engagée « dans la vraie vie ».

Sécurité, sérénité et équité sont les gages d’une belle course, alors non, décidemment, on ne plaisante pas avec le règlement. Message reçu !

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Article publié par le Groupe EJ

Cap Martinique J-10

A 10 jours du départ, il était plus que temps de remettre ce blog en route. Je repars donc courir sur l’Atlantique, en solo cette fois-ci. Le départ sera donné à La Trinité sur Mer le 1er mai à 15 heures pour rallier Fort-de-France où j’espère arriver trois semaines plus tard.

A 10 jours du départ, je suis prêt. Depuis plus de deux ans maintenant, je me prépare et je prépare le bateau pour l’exercice de la navigation en solitaire, que je n’ai jamais pratiqué sur une telle durée. Le bateau, sur lequel j’ai couru en la Transquadra 2017-2018 en duo a été adapté et fiabilisé (voir rubrique Le bateau ). Pour ma part, je me suis formé et entraîné le plus sérieusement possible, avec d’autres concurrents de La Trinité-Sur-Mer (voir rubrique  Le skipper ). Je ne compte plus les heures de cours théoriques en visio sur la météo, la strétégie, le réglage des voiles, l’informatique, et bien d’autres sujets. Je ne compte plus les sorties sur l’eau en hiver comme en été qu’aucune théorie ne remplacera. Je salue ici les énergies fédératrices (Ludovic et Jérôme en premier lieu) qui ont permis de structurer nos entraînements et de nous intégrer au tout nouveau collectif ORLABAY de la Trinité-sur-Mer. Et je remercie nos différents coachs (et particulièrement Fabien DELAHAYE) qui se sont impliqués dans cette progression.

A 10 jours du départ, il reste tant à faire… des petits riens qui s’accumulent jusqu’au dernier moment. La liste s’allonge au fur et à mesure de petits détails en soi insignifiants, et qui se cumulent dans un emploi du temps qui rétrécit. C’était prévisible, c’était prévu, j’y suis! Je cours donc après les piles de rechange, la crème solaire, les câbles de recharge et la souris de rechange (c’est bien la première fois que je cours après une souris). Je vérifie dix fois ce qui me fera cruellement défaut au beau milieu de l’Atlantique. N’y aurait-il pas comme un léger coup de stress? Heureusement, je suis aidé. Me femme est mon intendante et ma logisticienne en chef, et quel chef!

A 10 jours du départ, je commence à scruter la météo. Les prévisions ne sont pas fiables, mais cela me permet de m’imprégner des grands systèmes en place, pour essayer d’imaginer la couleur des premiers miles. La vigueur de l’anticyclone et la trajectoire des dépressions sont des indicateurs qui commencent à stimuler mon imagination. A suivre…

Alors, pour répondre à la question que beaucoup me posent en ce moment: je suis prêt ET il me reste tant à faire!

A suivre…

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